Une soirée avec Tamara McKinley

On pense à tort que blogger nous enferme dans un monde virtuel, nous condamnant à des relations tout aussi virtuelles et que planquées derrière notre ordi nous passons à côté des vraies choses bien réelles de la vie. Tsss, que nenni.

Car figure-toi jeune padawan que le virtuel a parfois le bon goût de redonner sa juste place au réel. Tu es sceptique ? Laisse moi donc te raconter ma rencontre (en vrai de vrai, si, si !!) avec l'auteure australienne Tamara McKinley.

De passage à Paris pour la promotion de son roman "L'or du bout du monde", dernier opus de la trilogie Oceana, Tamara McKinley nous a fait l'honneur de sa présence lors d'un dîner de bloggeuses organisé par les Editions Archipel (voir ci-dessous pour l'oeuvre complète de Tamara McKinley)

Le rendez-vous est fixé dans un resto en plein coeur du Marais (parisien pas poitevin).

Comme je suis en veine, je mets 35 minutes pour venir de chez moi en pleine heure de pointe. De quoi sourire béatement au volant de mon tank (ce dont je ne me prive pas, c'est tout de même plus classe que de se curer le nez). Et comme décidément je suis très en veine, je me gare à 200 m du resto : deuxième raison pour sourire béatement tout en achevant un créneau tout ce qu'il a de plus parisien (10 mm devant, 10 mm derrière).

Évidemment, je suis super en avance, tu penses avec la marge que j'avais prise. Tant mieux, le temps de m'approprier la salle qui nous a été réservée au sous-sol (et...le temps d'un selfie, ben oui, on ne se refait pas).

Nous sommes 6 bloggeuses, et deux représentants des Editions Archipel. Tamara McKinley est accompagnée de son mari Oliver, (Ollie pour les intimes). La soirée démarre par un tour de table où chacune pose les questions qui lui brûlent les lèvres à notre romancière, laquelle répond avec une simplicité déconcertante.

Née en Tasmanie, Tamara McKinley est envoyée en Angleterre à l'âge de 10 ans, où elle sera élevée par sa grand'mère et ses tantes dans un environnement pour le moins rigide.

La conversation prend rapidement un ton enjoué et moins formel. A mesure que la soirée avance j'ai l'impression de discuter non pas avec l'auteure de best-sellers traduite dans 13 pays, mais avec une conteuse, de celles qui mettent des petites étoiles dans les yeux des enfants. Car Tamara McKinley est à l'image de ses livres : généreuse dans ses descriptions ce qui produit l'effet magique de nous transporter au cœur de ces paysages qu'elle décrit merveilleusement. Je n'étais pas loin de sentir l'odeur entêtante des eucalyptus et d'entendre le bruit métallique des pioches des bagnards de cette terre immense d'Océanie.

Son univers tout comme ses personnages sont d'une richesse incroyable où se mêlent à la perfection son histoire personnelle et la fiction. De la terrible tante Beth, fumeuse de pipe invétérée non pas en jupons mais en jodhpurs qui la récupéra au train lorsqu'elle arriva en Angleterre, à Nell Penhalligan, femme au caractère bien trempé, héroïne du deuxième ouvrage de la trilogie "les pionniers du bout du monde", on ne sait plus qui a existé, qui a été inventé.

Car bien qu'exilée Tamara McKinley retourne fouler la terre de ses ancêtres au moins une fois par an afin de s'imprégner de l'atmosphère envoutante de l'outback et y puiser l'inspiration pour ses romans, tout aussi instructifs et tellement plus passionnants que les livres d'histoire. Car ce qui anime notre écrivaine c'est bel et bien de nous faire partager au travers de ses romans l'arrivée des premiers colons, menés par James Cook, l'asservissement des aborigènes et la naissance de ce pays d'Oz. A la manière d'Exodus de Leon Uris, qui lui a donné l'envie d'écrire de grandes sagas historiques.

Non sans malice, elle nous confie converser avec ses personnages, allant même jusqu'à fondre en larmes lorsqu'elle décide de faire mourir l'un d'entre eux. Son mari acquiesce et rajoute quelques anecdotes croustillantes sur son personnage de femme !

Au cours de ce dîner décidément pétillant, Tamara McKinley nous explique qu'elle a écrit pas moins de 5 livres (des "brouillons" pour apprendre le métier d'écrivain comme elle dit) avant de publier son premier thriller (un de ses auteurs favoris n'est autre qu'un certain S.King). Du déroulé de sa journée, pendant laquelle elle carbure à la cigarette et au mauvais café, dans sa maison avec vue sur les champs, à la naissance de son premier chef d’œuvre (la dernier valse de Mathilda : http://les-superwomamans.over-blog.com/article-la-derniere-valse-de-mathilda-59701997.html), Tamara McKinley se livre sans chichis à son auditoire sous le charme.

Ses romans ont beau s'arracher dès leur parution, Tamara McKinley n'a rien d'une star qui se la pète (oui, il y en a, il paraît, confidence d'une bloggeuse mais chuutt on ne dira pas qui), et si j'étais déjà fan de ses bouquins, je suis définitivement fan de celle qui tient la plume.

Si ce 12 mai tu as aperçu dans les rues calmes de la capitale, une blonde au volant d'un joli tank, un large sourire béat aux lèvres, c'était moi !

Merci aux éditions Archipel pour cette soirée mémorable :-D

Tamara McKinley

http://www.editionsarchipel.com/auteur/tamara-mckinley/